18 décembre 2017
Quand Lyon s’attaque à son tour aux propriétaires de meublés de tourisme
Après Paris et Bordeaux, notre belle ville de Lyon a elle aussi décidé de s’attaquer aux pratiques Airbnb qui prennent trop d’ampleur à son goût.
Encadrer, oui. Interdire, non. Voilà ce qu’il faut retenir des mesures qui entreront en vigueur à compter du 1er février 2018.
Deux cas de figure sont à distinguer :
– Pour les propriétaires qui mettent leurs résidences principales en location dans la limite de 120 jours par an, une seule obligation : s’enregistrer en mairie pour obtenir un « matricule » qui devra figurer sur toutes leurs annonces en ligne,
– Pour les propriétaires qui loueraient plus de 120 jours :
° Soit il s’agit d’un meublé de tourisme de moins de 60 m² mis en location par des particuliers : une autorisation devra être demandée en marie, accordée pour 9 ans,
° Soit il s’agit d’un meublé de tourisme de plus de 60 m² mis en location par des particuliers : les propriétaires devront « compenser » par la mise en location longue durée « classique » d’une surface au moins équivalente,
° Soit il s’agit de meublés de tourisme mis en location par des personnes morales, type SCI : la « compensation » est de mise dès le 1er m².
Et la sanction pour ceux qui tenteraient de contrevenir à ces nouvelles règles n’est pas neutre … jusqu’à 50 000 € d’amende. De quoi dissuader les propriétaires qui tenteraient de s’introduire sur ce marché à fort rendement à compter du 1er février prochain, ceux déjà en place étant quant à eux assurés de pouvoir poursuivre paisiblement, les mesures adoptées ne revêtant aucun caractère rétroactif.
Fermeté ou compromis ?
Il ne s’agit évidemment pas d’empêcher les particuliers qui louent occasionnellement leur logement de le faire – d’ailleurs les obligations qui leur sont dévolues sont davantage administratives qu’autre chose – mais de s’attaquer à ceux qui investissent dans le centre-ville pour louer via les plateformes Airbnb et autres et feraient ainsi grimper en flèche le prix des locations longue durée « classiques » et transforment peu à peu notre jolie Presqu’ile en « quartier à touriste », faisant ainsi concurrence à l’hôtellerie traditionnelle et créant du tort aux commerces de proximité.
Pour autant, nos élus gardent à l’esprit que la ville a besoin de ces locations de meublés pour assurer le développement du tourisme dans un contexte où le flux de visiteurs est davantage exponentiel que le parc hôtelier.
En résumé, derrière une sévérité affichée se cache un compromis raisonnable.